- Prélude et contexte
Le football tunisien, autrefois un phare du football africain, traverse une période de stagnation et de déclin, menaçant son avenir. Ce sport roi, qui occupait jadis une place prépondérante dans le cœur des Tunisiens, se retrouve aujourd’hui confronté à une crise protéiforme, reflétant un malaise profond au sein de l’écosystème footballistique national.
Le passé glorieux, marqué par des victoires continentales semble s’éloigner inexorablement. Le football tunisien est aujourd’hui à la croisée des chemins, il doit à la fois reconquérir son public et retrouver sa place de loisir incontournable dans un paysage en constante évolution, tout en ayant l’ambition de retrouver sa place de chef de file du football arabe et africain.
Ceux qui suivent ce football depuis longtemps se rendent compte que les temps ont changé. Le contexte dans lequel évolue ce sport n’est plus le même. En effet, le paysage médiatique et social tunisien s’est considérablement transformé, offrant aux jeunes générations une multitude de loisirs et de divertissements. Les jeux vidéo, les réseaux sociaux, les plateformes de streaming et les sports émergents constituent aujourd’hui une concurrence féroce pour le football, naguère le loisir par excellence du Tunisien. Les jeunes, souvent plus attirés par ces nouvelles formes de divertissement, se désintéressent progressivement du football traditionnel.
Ce désintérêt est d’autant plus préoccupant que la Fédération Tunisienne de Football (FTF) traverse elle-même une période de crise profonde. L’ancien président, en prison pour des accusations de corruption, et la vacance du poste après l’intérim non encore reconduit de son adjoint, témoignent d’une gouvernance défaillante et d’une incapacité à gérer les affaires du football tunisien de manière transparente et efficace. La FIFA, par son placement de la FTF sous tutelle, souligne la gravité de la crise et l’urgence d’une réforme profonde.
Cette crise s’étend au-delà de la gouvernance. Le football tunisien souffre également d’un manque d’investissement dans les infrastructures, la formation des joueurs et des entraîneurs, et la gestion financière des clubs. L’arbitrage, souvent sujet à controverse, ne contribue pas à l’amélioration de l’image du football tunisien.
Pour relancer le football tunisien, il est crucial de s’attaquer à ces cinq piliers fondamentaux :
- La gouvernance : Une gouvernance transparente, efficace et responsable est indispensable pour restaurer la confiance des supporters et des sponsors, et pour garantir un développement durable du football tunisien.
- La formation : L’investissement dans la formation des joueurs et des entraîneurs est crucial pour assurer la pérennité du football tunisien et pour permettre aux jeunes talents d’émerger.
- Les infrastructures : Des infrastructures de qualité sont nécessaires pour offrir aux joueurs et aux entraîneurs les meilleures conditions d’entraînement et de jeu, et pour attirer les supporters dans les stades.
- L’arbitrage : Un arbitrage juste et impartial est essentiel pour garantir l’équité des matchs et pour préserver l’intégrité du football tunisien.
- Le financement : Un financement adéquat est indispensable pour investir dans les joueurs, les infrastructures et la formation, et pour assurer la viabilité économique des clubs.
Ce dossier se propose d’analyser en profondeur chacun de ces cinq piliers, en mettant en lumière les défis et les opportunités qui se présentent au football tunisien. Il s’agira d’une autopsie du football tunisien, visant à identifier les causes de la crise actuelle et à proposer des solutions pour relancer ce sport et lui permettre de retrouver sa place de leader sur la scène africaine et arabe.