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[Exclu TF] : Interview de Nabil Makni

Nabil Makni, attaquant tunisien de 23 ans, a connu un parcours atypique, passant par la France, l’Italie, la Tunisie, la Libye et la Bulgarie grâce notamment à son agent Walid Bouchenafa qui a placé plusieurs joueurs tunisiens dans cette contrée. C’est gentiment qu’il a accepté de nous accorder cette interview exclusive, dans laquelle il revient sur ses débuts, ses expériences, ses ambitions et ses rêves de footballeur.

TF : Nabil, tu as été formé à Strasbourg et au Chievo Vérone. Peux-tu nous parler de tes débuts dans le football et de ton expérience en France et en Italie ?

NM : J’ai commencé le football à l’âge de 5 ou 6 ans, à l’AS Cannes, le club de ma ville natale. J’y ai fait toutes mes classes de jeunes jusqu’à mes 16 ans, puis j’ai rejoint le centre de formation de Strasbourg. J’y ai passé deux années très enrichissantes. Ensuite, j’ai décidé de vivre une nouvelle expérience en Italie et j’ai signé au Chievo Vérone. J’y ai passé deux années formidables, qui comptent parmi les plus belles de ma carrière jusqu’à présent. J’ai beaucoup appris sur le plan footballistique et j’ai été entouré de personnes remarquables.

J’ai reçu plusieurs offres de transfert quand j’étais au Chievo Vérone.

TF : Tu as marqué 11 buts et délivré 6 passes décisives en 32 matchs avec les U19 du Chievo Vérone. Qu’est-ce que cette période t’a apporté et comment as-tu vécu cette expérience ?

N.M : Comme je viens de le dire, l’Italie a été une expérience incroyable. Le Chievo Vérone, c’était vraiment quelque chose de spécial. J’y ai passé deux années magnifiques. En ce qui concerne mes statistiques, je pense qu’elles sont plutôt bonnes. J’ai été décisif dans un match sur deux, ce qui est plutôt positif.

TF : Comment as-tu vécu ton adaptation à la culture italienne et aux exigences du football professionnel ?

N.M : Je me suis adapté assez vite. J’ai été accueilli dans de bonnes conditions et j’ai eu la chance de côtoyer des coéquipiers français, ce qui a facilité mon intégration. Mais franchement, tout le monde a été formidable : les entraîneurs, l’administration, le club et mes coéquipiers. Je n’ai eu aucun problème et mon adaptation s’est très bien passée.

TF : Qu’est-ce qui fait que tu n’as pas reçu d’offres malgré cette performance avec le Chievo ?

N.M : J’ai reçu plusieurs offres de transfert quand j’étais au Chievo Vérone. Mais malheureusement, comme on le sait dans le football, on croise parfois des gens malhonnêtes qui, malgré leurs promesses, font capoter les transferts. C’est la dure réalité du football, parfois cruel et injuste, mais il faut l’accepter, c’est le jeu.

TF : Tu as ensuite rejoint l’ES Sahel, un club important en Tunisie. Comment as-tu vécu ton passage à l’ES Sahel ? Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné selon toi, est-ce un problème d’adaptation ?

N.M : Oui, après le Chievo Vérone, j’ai rejoint l’Étoile du Sahel, un grand club tunisien. Malheureusement, je n’ai pas pu jouer pour eux à cause de problèmes de recrutement.

TF : As-tu des regrets concernant ton passage à l’ES Sahel ?

N.M : Je n’ai aucun regret quant à mon passage à l’Étoile du Sahel. Dans le football, beaucoup de choses échappent à notre contrôle, et cette situation en fait partie. Ce n’était pas ma faute. Le club traversait une période difficile et devait régler ses problèmes de recrutement. Malheureusement, j’ai dû résilier mon contrat et partir, car je ne pouvais pas rester dans une situation où je ne pouvais pas jouer. Je suis jeune et j’ai besoin de temps de jeu, de jouer.

Je vais donc entreprendre les démarches nécessaires pour réclamer ce qui me revient.

TF : Gardes-tu contact avec des joueurs ou des membres du staff ?

N.M : Oui, à l’Étoile du Sahel, j’ai gardé des contacts avec certains joueurs. Concernant le club, ils me doivent de l’argent qu’ils ne m’ont pas encore réglé. Je vais donc entreprendre les démarches nécessaires pour réclamer ce qui me revient. Tout travail mérite salaire, et sur ce point, je suis intransigeant. Le respect est primordial, c’est une valeur essentielle à mes yeux.

Nabil Makni

TF : Tu as ensuite joué en Libye à Al-Ittihad, puis en Serie D en Italie. Comment as-tu vécu ces expériences ?

N.M : Oui, après l’Étoile du Sahel, j’ai rejoint l’Ittihad en Libye. Ce fut une expérience merveilleuse pour moi, car j’ai remporté mon premier trophée professionnel en remportant le championnat. J’ai pu contribuer à cette victoire, ce qui a été une expérience enrichissante qui m’a ouvert de nouvelles portes.

C’est l’un des meilleurs débuts de saison depuis que je joue au football

TF : Tu as rejoint Hebar Pazardzhik en Bulgarie en juillet 2024. Est-ce lié au fait que ton agent soit spécialiste de ce championnat et comment as-tu trouvé ce nouveau challenge ?

N.M : Oui, je viens de rejoindre le championnat bulgare cette saison. J’ai signé à Hebar. Bien sûr que oui, c’est lié au fait que Walid est un spécialiste ici. J’ai été beaucoup en contact avec lui, on travaille ensemble et ça se passe très bien. J’ai une confiance totale en lui. Jusqu’à présent, je pense que nous avons fait le bon choix de venir ici, et Alhamdulillah, tout se passe très bien. Pour le moment, ça marche bien, j’espère que ça va continuer comme ça.

TF : Tu as déjà marqué 5 buts en 8 matchs. Comment expliques-tu ce bon début de saison ?

N.M : En effet, ce sont cinq buts et une passe décisive en huit matchs. C’est l’un des meilleurs débuts de saison depuis que je joue au football, et j’espère que ça va continuer comme ça. Je me sens bien physiquement, je suis entouré de bonnes personnes et ça ne peut que marcher. Quand tu es bien entouré et que tu te sens bien dans ta tête, ça ne peut que bien se passer.

TF : Quels sont tes objectifs avec Hebar Pazardzhik ?

N.M : Les objectifs avec Hebar, ben ça reste toujours de gagner. On joue au foot pour gagner, on ne joue pas pour perdre, surtout moi, je n’aime pas perdre, je suis un mauvais perdant ! Donc oui, l’objectif, c’est de gagner le maximum de matchs, de récolter le maximum de points et de faire de bonnes performances à chaque match. Montrer le meilleur de soi-même, et voilà.

TF : Tu as beaucoup voyagé et joué dans différents championnats. Où te vois-tu dans les prochaines années ?

N.M : Oui, j’ai acquis beaucoup d’expérience dans les différents championnats où j’ai joué, et je suis très content de cela. Aujourd’hui, j’ai forgé quelque chose de solide, et j’en suis très fier. Pour l’avenir, j’aspire à jouer dans un grand club, Inch’Allah, et dans un grand championnat, un top championnat européen.

TF : Quelles sont tes ambitions pour ta carrière ? Quels sont tes rêves de footballeur ?

N.M : Mes ambitions, c’est d’être toujours le meilleur, de marquer le plus de buts possible dans ma carrière, d’avoir de bonnes statistiques, de battre des records, c’est ça. Je veux toujours travailler dur, être meilleur que la veille et aller le plus loin possible. Mes rêves de footballeur, les rêves, c’est dur de les réaliser, hein ? Mais bon, mes rêves, c’est de jouer dans les plus grandes compétitions, comme la Coupe du Monde, la Ligue des Champions, et de gagner, surtout de gagner. Voilà, ce sont les rêves de tout footballeur.

J’espère être appelé en sélection, car c’est toujours une fierté de porter le maillot des Aigles

TF : Tu as été appelé en équipe nationale tunisienne et en équipe nationale U20. Comment as-tu vécu ces expériences malgré le peu de temps avec l’équipe première ?

N.M : Oui, j’ai été appelé en équipe nationale, c’est toujours quelque chose de positif. J’en tire que des bonnes choses, que des expériences enrichissantes. Même si je n’ai pas eu le temps de jeu que je méritais, que ce soit en A ou en U20, je n’ai aucun regret. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même et je n’ai eu aucun problème avec personne.

TF : Penses-tu que tu n’avais pas eu ta chance avec la sélection et y avait-il un problème avec Mondher Kebaier ?

N.M : C’est le football, il faut accepter les choix du coach, de la direction, et être professionnel. Au final, c’est toujours un plus, et c’est toujours un plaisir de porter les couleurs de la Tunisie. J’espère avoir la chance d’être appelé en sélection, d’avoir l’opportunité de m’exprimer, d’avoir plus de temps de jeu. Et j’espère un jour être appelé pour la Coupe du Monde, si on se qualifie Inch’Allah. C’est vraiment un rêve, un rêve de réaliser ça et de faire plaisir à ma famille, et même à tout le peuple, c’est important.


TF : Quels sont tes modèles de footballeurs, tunisiens ou internationaux ? As-tu été inspiré par un joueur en particulier ?

N.M : Mon modèle, c’est Robinho. J’aime beaucoup ce joueur, il a un talent incroyable. J’aime bien regarder ses vidéos, c’est réellement un très grand joueur.


TF : Un dernier mot pour les TFistes ?

N.M : J’espère être appelé en sélection, car c’est toujours une fierté de porter le maillot des Aigles et une grande force au peuple tunisien.

Majed

Passionné de football depuis mon jeune age, je suivais mes deux équipes favorites, l'Espérance Sportive de Zarzis et le Club Africain que j'ai découvert à l'époque des Lotfi Mhaissi, Hédi Bayari, Kamel Chebli et Lassaad Abdelli. J'ai réellement rejoint Internet en 1994 en étant à l'ENSAM pour ensuite gérer le forum du CA en 1996 puis plusieurs sites personnels dédiés au CA et à l'ESZ. J'ai fondé Tunisie-Foot.com en 1998 au travers d'un site traitant du football tunisien qui aura son nom de domaine et son serveur dédié en 2000.

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